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Le jardin de Marc Le Pajolec à Sarzeau (56).

    Les conséquences de la sécheresse caniculaire sur les jardins ont contraint Sophie à annuler le week-end prévu en Cotentin et à réduire le programme de visites cet automne. 

    C’est peu dire que nous étions reconnaissants envers Marc Le Pajolec d’avoir accepté de nous ouvrir les portes de son jardin situé au centre de la presqu’île de Rhuys à Sarzeau.

    « Un jardin d’arbres » ainsi qu’il se plait à le souligner, commencé par Marc en 1985, d’abord sur 1000m2 puis 3000m2 supplémentaires, repris en 2004. Pas si facile, le sol variable et ingrat étant pauvre et drainant au sud, argileux plus au nord. Ses arbres qui ont aujourd ‘hui entre 20 et 40 ans sont pour beaucoup des feuillus, dont des chênes de plusieurs espèces : un magnifique Quercus phellos, chêne américain à feuilles de saule, de pousse rapide et aux belles couleurs d’automne a retenu notre attention… Pour que la silhouette de tous ses arbres reste élégante, Marc les élague tous les trois ans. 

    Cette plantation relativement dense réalisée par Marc au fil du temps a été très bénéfique au jardin cet été. En beaucoup d’endroits l’atmosphère de mi-ombre (y compris dans son petit potager) a permis aux plantes situées en-dessous, arbustes, vivaces, légumes.. de résister aux rayons brûlants du soleil. Lors de notre visite les grandes feuilles vernissées et persistantes du Fatsia japonica (un arbuste de terrain pourtant très frais, originaire du sud du Japon) avaient gardé fière allure. Tout comme l‘Hydrangea quercifolia W.Bartram, l’espèce botanique    d’origine identifiée dès 1791, indigène dans les états du SE des USA, Floride, Géorgie, Louisiane, Mississippi… Voilà sans doute pourquoi la chaleur ne l’a pas tant gêné. Parmi les vivaces, les  nombreuses heuchères ou même l’original Persicaria amplexicaulis ‘Golden Arrow’ au feuillage vert chartreuse (donné pour terrain frais) ont aussi bien résisté.

    A l’extrémité nord du jardin, Marc a tiré parti du sol très argileux (qui restait détrempé l’hiver) pour recreuser et damer l’argile sous-jacente, créant ainsi une mare d’habitude pleine de vie. Le niveau d’eau a baissé, les plantes de berges sont à la peine mais rien n’a été perdu… Il a ainsi fallu chercher (et retrouver!) les feuilles du gunnera miniature (Gunnera magellanica), une plante tapissante, couvre-sol en terrain humide,  rare cousin du gunnera géant (Gunnera manicata) familier des bords d’étangs et des jardins d’eau. 

    Certes son jardin en ce début octobre était  peu fleuri. C’est d’ailleurs fin mai-début juin que le jardin de Marc connait son apothéose : des rosiers grimpants et rosiers lianes plantés en quantité partent à l’assaut des haies et des arbres les plus hauts, son jardin n’est alors qu’une profusion de roses… Pendant la visite on percevait à peine tous ces rosiers. Nous avons pourtant remarqué au passage ‘Pleine de grâce’ caractérisé par ses longues branches retombantes (un superbe rosier créé par le grand rosiériste belge Lens en 1984 ; des bouquets de fleurs simples, blanches, abondantes et très parfumées au printemps). Début octobre ses grappes de petits fruits orangés ne pouvaient passer inaperçus. 

     

    Marc visiblement heureux de partager avec nous ses connaissances et expériences, nous a expliqués entre autres comment multiplier le Dahlia imperialis, un dahlia botanique exceptionnel (il atteint 4 m en une saison, fleurit à l’automne) en prélevant et repiquant des tronçons de ses tiges. Il nous avait auparavant beaucoup amusés en racontant avec force gestes à l’appui comment il estourbit les frelons à l’aide d’une raquette ! Sa façon à lui de  sauver ses abeilles du frelon asiatique qui les attaque à la sortie de la ruche. 

    Nous garderons aussi en souvenir la beauté de plusieurs grandes sauges spectaculaires originaires d’Amérique du sud ou Amérique Centrale, (en fleurs de la fin du printemps aux gelées).  Marc les a plantées proches de la maison, en terrain filtrant, protégées des basses températures hivernales car elles sont frileuses : Salvia x guaranitica ‘Amistad’, semi-arbustive, violet foncé et noire, plus de 2m dans la saison ; Salvia involucrata ‘Bethelii’, un cultivar spontané aux grosses fleurs rose fuchsia et au feuillage très parfumé, d’1,25m-1,50m.

     

    Nul doute qu’avec l’élévation des températures estivales, nous soyons tentés de redécouvrir les Sauges, arbustives ou herbacées (900 espèces tout de même!) et d’en introduire, si ce n’est déjà fait, dans nos jardins. 



    Photos Bidou

    Balades et Jardins

    8 octobre 2022

     

    Propriétaire: Marc Le Pajolec

    17 Rue du Grabon – Kerblay 
    56370 SARZEAU