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Les Poireaux

    Nom scientifique: Allium porrum de la famille des Alliacéespoireaux-et-mouche

    C’est un légume d’origine méditerranéenne qui est maintenant cultivé dans le monde entier.

    Il a de nombreuses qualités:

    -il est riche en vitamines B9, C et E, en pro-vitamines A;

    -il contient du fer et du potassium;

    -riche en fibres (3,2g pour 100g), il favorise le transit intestinal;

    – peu calorique, il convient bien aux régimes;

    -il est diurétique;

    -en sirop, il a une action sur les voies respiratoires;

    -en lotion, il embellit la peau et aide à lutter contre boutons et rougeurs ainsi que contre les piqûres d’insectes.

    – il se cuisine facilement  et entre dans beaucoup de recettes.

    Culture

    Le semis: Les graines germent à une température comprise entre 10 et 15°C. On sèmera sur couche chaude en février, sous châssis, tunnel ou serre froide dès début mars pour les poireaux d’été, en pleine terre vers fin mars début avril pour les poireaux d’hiver et fin août pour les poireaux de printemps.  On sème dans un sillon de 5mm de profondeur et on plombe le sol. Il faut semer clair pour avoir des plants plus gros et espacer les rangs pour pouvoir désherber. En couvrant avec un voile de forçage, on évite les attaques de mouche et on favorise la pousse.

    Le sol:

    A exposition ensoleillée, la culture se fait dans un sol bien travaillé et enrichi en compost. Le mieux est d’avoir étalé le compost à l’automne. Pour les poireaux, il faut compter 2 à 4kg au m² car c’est un légume gourmand.

    Le repiquage: dès que les plants ont le diamètre d’un crayon, soit environ 3 mois après le semis. Il faut habiller les plants: on recoupe les racines à 4 5cm et le haut du feuillage. Dans un sillon profond de 5cm qui aura été inondé avant si la terre est sèche, avec un plantoir, on forme le trou, on enfonce le plant sans retourner les racines, on rebouche en enfonçant le plantoir sur le côté ce qui tasse la terre en même temps. Il faut un espacement de 10 à 15cm entre les plants et 30cm entre les rangs. Il ne reste plus qu’à arroser abondamment en inondant le sillon plusieurs jours de suite pour une bonne reprise.

    Le buttage: Pour obtenir des fûts blancs et longs, il est indispensable de les butter. Quand ils sont déjà bien développés, avec une houe, ramenez la terre de chaque côté des poireaux en creusant un sillon entre les rangs. On peut procéder en 2 fois, au fur et à mesure de la croissance du fût. Veillez à ne pas mettre de la terre entre les feuilles. Ensuite , il faut pailler.

    Le paillage:

    Choisissez un paillage de feuilles mortes qui gardera le sol souple, à l’abri du gel, permettant un arrachage au fur et à mesure des besoins. En se décomposant, elles nourriront le sol et les êtres vivants qui s’y trouvent. Un paillage épais permet en plus de blanchir les fûts.

    N’hésitez pas à couper les feuilles retombantes des poireaux pour faciliter l’installation de ce paillis.

    L’arrosage:

    Il faut arroser seulement en cas de sécheresse ou de fortes chaleurs.

     La rotation:

    Le poireau étant autocompatible, on pourrait le laisser à la même place sauf s’il y a eu des attaques de ravageurs l’année précédente. Mais comme il est gourmand, le sol risque de s’épuiser. Mieux vaut le planter après des pommes de terre, après des légumineuses ou après des légumes feuilles ou fleurs peu gourmands.

    Après des poireaux, on cultivera des légumes racines.

     

    Les plantes compagnes du poireau:

    le céleri-rave: moins de mauvaises herbes, moins d’insectes et meilleure récolte.

    la carotte: bénéfique pour les 2, chacun repoussant les ravageurs de l’autre

    le fraisier: le poireau bénéficie au fraisier par son action fongicide et acaricide

    l’asperge: il prévient le rhizoctone de l’asperge( pourriture des racines)

    la laitue, la mâche, la tomate, le fenouil, l’artichaut

    Les plantes mauvaises compagnes:

    la bette, la betterave, le concombre qui contrarie la germination et le développement, le choux, le haricot, le persil, le pois et la pomme de terre.

     papillon-teigne   chenille-teigne

    Les ravageurs

    La teigne du poireaucocon-teigne

    Ce ravageur s’attaque aussi aux Alliacées.

    On l’appelle aussi le ver du poireau.

    Les symptômes: croissance ralentie, feuilles lacérées, galeries dans le fût. Cela peut aboutir au pourrissement complet.

    Le responsable est un petit papillon nocturne ( Acrolepiopsis assectella) qui est attiré par le composé soufré très volatile dégagé par les Alliacées. La femelle pond sur les feuilles ou au pied du poireau jusqu’à une centaine d’œufs en 20 jours. Après 4 à 6 jours d’incubation, les larves naissent et se déplacent le long de la plante, puis creusent des galeries et s’enfoncent à l’intérieur du fût où elles poursuivent leur développement. Ensuite, la chenille sortira du poireau pour tisser son cocon pour se nymphoser afin que le cycle recommence.

    Les vols de ces papillons se produisent de mars à mai et surtout de juin à octobre lorsque la température dépasse 10-12°C la nuit.

    La prévention:

    -favoriser la présence d’oiseaux et de coléoptères qui mangent les chenilles ou de certains insectes qui les parasitent.

    – ne pas laisser sur le sol les déchets de poireaux qui ont été attaqués.

    – ne pas replanter au même endroit ni à proximité;

    – associer aux poireaux des carottes et des céleris dont les composés dégagés brouilleraient les repères des papillons.

    -laisser sécher 2 à 4 jours au soleil les plants préparés avant de les repiquer. Cela a pour but de permettre aux composés aromatiques que dégagent les poireaux lorsqu’on raccourcit feuilles et racines de s’évaporer et ainsi de moins attirer les papillons.

    Les moyens de lutte:

    On ne peut intervenir qu’au stade du papillon ou de la jeune larve se déplaçant sur les feuilles.

    Un piège à phéromones placé au-dessus des poireaux permet de repérer les vols et peut suffire si la parcelle est petite. On peut aussi alors traiter avec le bacillus thuringiensis, traitement à effectuer le soir car les UV détruisent les bacilles et avec une température comprise entre 15 et 22°C

    Le  meilleur moyen de lutte reste la pose d’un voile anti-insectes. On le posera entre mars et mai, puis de juin à octobre, voire novembre si le temps reste doux.

    Si vos poireaux ont été attaqués, vous pouvez les couper même près de la base, ils repousseront.

    Le traitement à l’eau de javel est à bannir. L’eau de javel détruit les microorganismes du sol car elle produit des substances toxiques pour la faune souterraine et elle oxyde l’humus par le sodium qu’elle contient.

    Le traitement à la nicotine était utilisé par nos anciens depuis le XVIème siècle: 50g de tabac/l d’eau que l’on fait bouillir 1/2h, dilué ensuite avec 4 fois son volume. Attention, cette décoction est toxique: bien se protéger pour la pulvérisation et attendre 10 jours avant de consommer les poireaux. Elle est aussi toxique pour tous les autres insectes.asticot-et-pupe-de-la-mouche-mineuse

    La mouche mineuse

    Arrivé en France en 2003 voire 2001, ce ravageur s’est répandu et cause d’importants dégâts sur les poireaux et autre Alliacées.

    Il s’agit d’une petite mouche grise (Phytmomyza gymnostoma) de 3mm de long. On observe 2 périodes de ponte: avril-juin et août-novembre. Les mouches se posent sur les feuilles pour se nourrir et pour pondre. On peut repérer les piqûres alignées régulièrement sur les bords des feuilles produisant une décoloration du tissu. Les larves sont des petits asticots jaunes qui creusent des galeries verticales qui ne pourrissent pas mais font éclater les feuilles. Ensuite la nymphe se trouve à l’intérieur d’un pupe brun-rougeâtre de 3,5mm(sorte de capsule). Les pupes résistent à l’hiver et sont capables de se déplacer. Elles ne sont pas éliminées dans le compost.

    Il n’y a aucun traitement contre ce ravageur. Tout passe par la prévention.

    -éliminer toutes les pupes des déchets de culture. C’est un travail long mais indispensable.

    – faire une rotation d’un an sans Alliacées à la place infestée.

    -poser des pièges jaunes croisés au-dessus des culture; c’est surtout efficace au printemps.

    -poser un voile anti-insectes; il est indispensable qu’il soit bien hermétique et qu’il ne touche pas les feuilles car les mouches sont capables de pondre à travers. (voile de maille inférieure ou égale à 0,8mm)

    – essayer l’aneth qui repousserait la mouche mineuse.

    -semer des fleurs simples près des poireaux pour attirer les auxiliaires.

    Il semble en effet qu’au bout de 3 ans, les attaques soient moins virulentes, peut-être par la présence de prédateurs qui parasitent les mouches et régulent leur population. Il est donc judicieux de favoriser la biodiversité.

    Enfin, si vos poireaux sont attaqués, ne les arrachez pas car ils se redresseront au cours de l’hiver par la pousse de nouvelles feuilles au centre du fût.

    La rouillerouille-et-mouche-mineuse

    Elle survient lors d’automne pluvieux . Un excès d’engrais azotés la favorise ainsi qu’un repiquage trop serré empêchant une bonne ventilation.

    Lutte contre la rouille: infusion de tanaisie (100g/l diluée à 20%)

     

    Le mildiou

    Il survient lors d’hiver doux et entraîne le dessèchement du plant. Utiliser une décoction de  prêle (50g/l diluée à 1/5).

    Des variétés:

    poireaux d’été et d’automne

    Blaugrüner Herbt: bleu-vert, long fût, bon rendement;

    Electra: fût court, rustique;

    Géant Précoce: très précoce, gros fût court;

    Gros long 2: vert clair, fût 1/2 long et volumineux, pour fin août;

    Haldor: vert foncé, long fût, pour un semis dès février;

    Hilari: fût très long, récolte d’automne;

    Jaune Gros du Poitou: précoce et productif, croissance rapide;

    Maxim: précoce, fût très long;

    poireaux d’hiver :

    Blaugrüner Winter: résistant au froid et au ver du poireau, supérieur à bleu de Solaise;

    Bleu d’hiver: fût large et épais, croissance rapide;

    Bleu de Solaize: résistant au froid;

    Géant d’hiver ou géant 2 bio: vert, 1/2 long, tiges épaisses et lourdes, pour janvier;

    Long de Mézières: long fût blanc,

    Malabar: gros fût court, rustique;

    Monstrueux d’Elbeuf: précoce, fût gros et court;

    Monstrueux de Carentan: vert, fût court, très rustique et productif;

    Musselburgh: fût long et épais, pour toutes saisons, semis dès mars;

    Northern Lights: bleu-vert à violet en hiver, robuste;

    Saint Victor: gros fût court;

    Sultan F1: vert foncé, excellente saveur, résistant à la rouille, récolte de fin d’hiver;

    4 variétés à végétation rapide sans repiquage, aux fûts longs:

    F1 Faraday:, semis de septembre à mars; F1 Easton: type géant d’été; F1 Longton: gros fût, résistant au ver du poireau; F1 Vitation: récolte en fin d’hiver;

    Thérèse Perrot.

    Balades et Jardins 3 décembre 2016