The Lost Gardens of Heligan en Cornouailles (GB)
On est arrivés la veille en Cornouailles. La nuit a été pluvieuse, la matinée s’annonce plutôt humide et grise … c’est l’Angleterre ! On prévoit chaussures de marche et imper pour cette 1ère journée d’une semaine de visites.
10 heures, nous nous présentons devant « Les jardins perdus de Heligan ». C’est un grand domaine de 400 ha, aménagé pour recevoir de nombreux visiteurs : parking – Monsieur et Madame Murphy ( !) – bureau et réception – restaurant – aire de pique-nique et boutique.
Dès l’entrée, on devine que l’on va osciller entre traditionnel : boîte aux lettres et cabine téléphonique rouge vif typiquement anglaises et exotisme avec géranium de Madère, fougères, palmes et une superbe touffe de « myosotidium hortensia » aux larges feuilles rondes vernissées, aux grandes fleurs bleu vif de myosotis – magnifique !
Pas de visite guidée, mais on nous fournit un plan de la propriété en français !
Heligan est un vaste domaine acquis au 16ème siècle par la famille Tremayne : on lui doit la maison et les jardins privés qui la bordent. Les descendants successifs ont développé les jardins ornementaux, la Grande Allée, le flora’s green et le jardin italien qui descendent en pente douce vers la maison ; à l’ouest et au sud des zones plus sauvages avec « la vallée perdue » et la « Jungle » descendent vers la mer.
Passé le guichet sous la futaie, une « tête de géant » nous accueille : sculpture végétalisée rigolote qui ressemble plutôt à un lutin facétieux nous guidant du regard vers le jardin du Nord et là, le long des allées, c’est un déferlement de couleur, de Rhododendrons, de fougères, de primevères. Les troncs des myrtes « Luma » sublimés par l’humidité ambiante sont d’un orange éclatant. On admire des arbrisseaux inconnus dont les fleurs en clochettes sont d’un mauve délicat.
Au 19ème siècle, les « Grandes maisons » vivaient en autarcie. Après la 1ère Guerre mondiale, faute de personnel, les Jardins sont laissés à l’abandon, envahis par les ronces. Il y a environ 20 ans, les nouveaux propriétaires ont fait renaître ces « Jardins perdus » et en particulier restaurer la « petite cour au melon » protégée par des murs en briques et appentis où sont rangés outils et pots de semis, avec au centre l’alignement des châssis.
À la suite, le vaste potager très structuré, impeccable, alimente le restaurant du Domaine. L’allée centrale, sous sa double voute de pommiers en arceaux doit être somptueuse au printemps…
En descendant vers la « maison », on découvre le « jardin de fleurs » ceint de hauts murs en briques : Jardin très ordonné avec des allées pavées. Dans la partie centrale, les rangs de fleurs sont pour la plupart étiquetés. Au pied des murs de superbes touffes de vivaces : l’harmonie des couleurs, les associations de feuillages paraissent parfaitement coordonnées.
En continuant vers le « jardin du cadran solaire », on découvre des scènes où les rappels, contrastes entre couleurs et formes sont très pensés – un vrai régal.
Une harmonie de blanc avec un majestueux « Davidia involucrata », arbre au mouchoirs avec ses bractées blanches, entouré de deux imposantes jarres plantées d’arums : scène très élégante.
L’allée qui conduit au « Flora’s green », grande pelouse avec des massifs de Rhododendrons – impressionnants – est bordée de Caméllias, Stewartias, rhododendrons certains plus que centenaire dont les troncs humides capent la lumière – remarquable !
En redescendant vers « la jungle » on découvre « le pavillon d’été ». Au fond, au nord le préau ouvert sur un patio avec calades et dallages, bassin central avec fontaine, de chaque côté , deux grands bancs classiques, en bordure tout autour des massifs de petits arbustes et vivaces et au sud une haie ondulante taillée en arche, cadre la vue sur la campagne avec la mer en arrière-plan. Un bijou – une foule d’idées pour l’aménagement d’un petit jardin sans problème et entretien.
Dans la jungle, des cheminements en bois aident à la descente vers le fond du vallon, enjambent les ruisseaux : l’eau est partout présente. Sur les pentes, la végétation est très serrée, touffue, c’est un foisonnement de bambous, gunneras, de dicksonias « Antartica » immenses,un enchevêtrement de végétaux.
Et, surprise un pont de corde est suspendu en travers du vallon … on s’empresse de le traverser … on tangue au-dessus d’une mer de fougères arborescentes … Le soleil est enfin au rendez-vous, la végétation luxuriante, la chaleur moite, on s’y croirait presque … ! Mais il est temps de remonter vers l’accueil du domaine, lieu de rendez-vous pour le pique-nique. En chemin sous les frondaisons, nous croisons les sculptures végétalisées qui ont fait la réputation du domaine.
En cours de visite, un jardinier nous a donné le nom de l’arbrisseau aux fleurs mauves délicates : « JOVELLANA », originaire de Nouvelle-Zélande…
Très belle visite enthousiasmante. Merci Bidou, très bon choix !
Date : 27 mai 2016
Photos / texte : Joëlle B