Le Jardin de René Mahuas à Plumergat (56)
Premier jour du printemps, soleil rayonnant et température fraîche mais agréable, participants heureux de se retrouver, même masqués ! Tout était réuni pour une superbe rencontre avec René Mahuas, à Plumergat, dans son jardin de Camellias. Seize adhérents le matin et dix-huit l’après-midi qui furent enthousiastes !
Accueil chaleureux, organisation aux petits soins. René a d’abord rapidement présenté son jardin de 1.000 m² qu’il soigne depuis 40 ans. Il ne qualifie pas ses Camellias de « collection », même s’il en possède environ 150. L’ensemble est en effet constitué de beaucoup de plants achetés « au petit bonheur la chance », d’autres offerts, de quelques semis spontanés et d’un Camellia qui existait sur le terrain avant son arrivée et qui a déclenché son intérêt pour cette plante. Il dit lui-même ne pas être en mesure d’identifier toutes ses variétés ! Il en connaît beaucoup néanmoins et en parle avec gourmandise. Ce qui sera évident, et pour nous fort instructif, tout au long de la visite. Préfigurant la conférence qu’il nous donnera dès que les conditions sanitaires le permettront, René a fait ensuite un court historique du Camellia. Il fut importé d’Angleterre en 1806 par un nantais avisé (et riche), Ferdinand Favre, devenu plus tard Maire de Nantes. Le Camellia se développa en Bretagne, le sol et le climat permettant son installation en pleine terre. Il fut apprécié des presbytères et des couvents pour disposer de fleurs sur les autels en hiver. En France, Nantes est donc la capitale du Camellia et la Bretagne devient son premier pôle de production. Poursuivant sa présentation générale, René a indiqué les grandes catégories de Camellias (japonica, hybrides et sasanqua) et a répondu à nos questions : la catégorie « Camellia champêtre », par exemple, n’est qu’une appellation commerciale et poétique, sans fondement botanique ! Le Camellia est une plante génétiquement très variable et qui subit de nombreuses mutations. Ses multiples variétés, obtenues par semis sont le résultat de croisements spontanés ou d’hybridations. René a également précisé quelques caractéristiques générales de leur aspect (port buissonnant, port colonnaire) et surtout de leur floraison. Ainsi nous a-t-il permis d’observer des fleurs de Camellia Higo (à la centaine d’étamines), de pétaloïdes (étamines transformées en pétales), de péoniformes (en forme de pivoine), d’anémoniformes (en forme d’anémone), sans compter sur les divers arrangements des pétales (imbriqués, fleurs semi-doubles), ou la variété des couleurs.
La visite, à la lumière de ces explications générales est alors devenue encore plus intéressante, prenant un tour esthétique nous permettant de découvrir des variétés spectaculaires, originales, jusqu’à un Camellia jaune crème, ou tout simplement ravissantes. Une déambulation véritablement féérique rendue encore plus agréable par la passion communicative et la pédagogie de notre hôte !
2nd groupe :
Samedi René Mahuas nous attendait dans son jardin de camellias pour une « mise en bouche » de sa conférence sur l’histoire des camellias en Bretagne, une conférence reportée depuis un an à des jours meilleurs… Les camellias, René « est tombé dedans » depuis longtemps (il est membre de la Société Bretonne des Camellias depuis bientôt 30 ans). Sans vouloir en faire une collection, il en a planté un si grand nombre que nous nous sommes aventurés dans un véritable labyrinthe de camellias en fleurs. René nous a guidés dans ce dédale en s’enthousiasmant devant chacun des cultivars et hybrides, distribuant à tout va des fleurs de ses merveilles. Et il en parle très bien : avec clarté, émotion et pédagogie, il a su nous raconter comment et pourquoi la culture des camellias était arrivée en Bretagne, nous apprendre facilement à distinguer les différentes formes de fleurs, les feuillages moins monotones qu’on pourrait le croire. Ou encore à observer le port élancé, évasé ou quasi pleureur selon les arbustes, en donnant des conseils (ne jamais apporter d’engrais, tailler et rabattre si besoin les arbustes poussés trop en hauteur pour qu’ils fleurissent à hauteur des yeux…). Parce qu’il est modeste c’est à peine s’il a évoqué l’ouvrage qu’il a écrit en 2018 avec Jacques Soignon, éminent directeur des Espaces Verts de Nantes : « 1.001 camellias à Nantes et dans toute la Bretagne » (éd. d’Orbestier-Rêves Bleus). Une mine pour identifier les camellias présents dans tant de jardins bretons. A coup sûr nous sommes chanceux d’avoir pu être reçus par René Mahuas et répondrons présents à sa future conférence. Merci beaucoup René.
Date : 20 mars 2021
Photos / texte : Daniel et Thérèse P et Sophie T
Ce jardin privé n’est pas ouvert à la visite