Le Compost par Joël
Intervention faite par nos adhérents bénévoles
Une terre en bonne santé est essentielle au jardinage. Elle doit être fertile et riche en organisme favorables au développement des racines. Elle doit être aussi bien aérée et cependant humide. L’ajout régulier d’humus ou de matières biologiques en décomposition, du compost de jardin par exemple, permet de maintenir la terre en bonne condition.
Il est aisé de récupérer des déchets organiques de cuisine et du jardin avec lesquels on obtient facilement à peu de frais, du compost à mélanger à la terre ou à utiliser en paillage.
EFFETS BENEFIQUES DU JARDINAGE BIOLOGIQUE :
- Une économie financière :
Composter les déchets organiques dispense d’acheter du fumier ou engrais pour augmenter la valeur nutritive de la terre.
- De meilleurs produits :
Une terre de bonne qualité produit des cultures en meilleures santé.
- Amélioration de l’environnement :
Le compost de jardin, enfoui ou sous forme de paillage favorise la présence d’insectes qui, à leur tour attirent les oiseaux et petits mammifères. Ces différentes espèces contribuent au contrôle des ravageurs.
- Un sol sain :
Le compost des jardins et le fumier apportent aux plantes des nutriments indispensables, tels que l’azote, les phosphates et la potasse, et autres oligoéléments.
- Emission lente des nutriments :
Avec le compost de jardin et le fumier, les nutriments sont libérés lentement, notamment lorsque le froid ralentit le développement des plantes. Ils le sont plus rapidement l’été, car les températures élevées accélèrent l’activité des organismes responsables.
- Se passer de brûler :
Le feu était un élément traditionnel du jardinage, notamment en automne il fallait se débarrasser du bois des plantes ligneuses. Aujourd’hui la législation ne permet plus cette pratique, les restes ligneux peuvent être broyés et utilisés comme paillis ou incorporés au compost.
- Réduire les décharges :
Les résidus organiques de la maison, les tontes de gazon, sont déversés dans le composteur.
LES TECHNIQUES :
Les techniques utilisées par les particuliers. Elles sont simples à réaliser et n’exigent ni investissement couteux ni grand effort.
- Le fût :permet de gagner de la place et de le cacher facilement dans un petit jardin. Le brassage de la matière est difficile voire impossible du fait de l’étroitesse du cylindre. Attention également aux trous d’aérations bien souvent insuffisants.
- Le silo :pour jardins plus conséquents, le brassage de la matière est plus aisé que dans le fût. Attention également aux trous d’aérations pour les silos vendus dans le commerce.
- Le tas :idéal pour les grands volumes, brassage facile, mais il faut plusieurs tas de compost car la transformation est lente (1 an minimum) d’où 1 tas par année. Prévoir un enclos grillagé pour les feuilles qui sont à la merci du vent.
- Le vermicompost :permet un compostage sur balcon ou terrasse en ville, afin d’éliminer les résidus ménagers mais ne permet pas de transformer de grands volumes.
Quelle que soit la technique utilisée, le principe est toujours le même : il faut s’assurer que les micro-organismes aient les conditions idéales pour se multiplier et décomposer les matières organiques.
Pour qu’un compost évolue bien, il faut tenir compte des paramètres suivants :
- L’aération : les matières vivantes ont besoin d’oxygène
- L’humidité : vital pour les champignons vers de compost et micro-organismes
- Le rapport Carbone/Azote : les carbonés source de chaleur, les azotés et leurs dérivés nécessaires à la croissance des plantes.
- Une bonne gestion : surveillance de l’oxygénation, de l’humidité et un brassage régulier de l’ensemble.
LE PRINCIPE
Dans un tas de compost la température peut atteindre 50 à 60° parfois plus (70 à 80° dans des tas de plusieurs m3) c’est la phase thermophile (B). Lorsqu’on atteint de telles valeurs, la digestion est très rapide, dans cette zone chaude, les germes , maladies et les graines adventices sont neutralisées.
C’est dans cette phase qu’est engendré en grande partie la réduction de volume du substrat (perte de structure de la matière, transformation en matière carbonée sous forme de CO2, et évaporation de l’eau.
La température redescend progressivement : phase de refroidissement (C) et les champignons colonisent la matière.
Sous une température de 30°, les micro-organismes restent actifs mais sont accompagnés par des organismes de plus grandes tailles : phase de maturation (D)
Des vers de compost, des acariens, des collemboles, des cloportes, des coléoptères, des mille-pattes …ont élus domicile dans la matière et la digèrent.
Ils grignotent les bouts de bois devenus tendre ou aspirent les substances des cellules. Le matériau est réduit en petites particules qui continuent leur décomposition dans le tube digestif de ces insectes.
La transformation finale de la matière organique en éléments nourriciers eau et oxygène est appelée « minéralisation », principalement grâce aux vers de compost.
Ces substances minérales ainsi formées sont les nutriments pour les plantes.
Au fur et à mesure de la décomposition des matières organiques, l’humus se forme.
Conclusion :
Pour que le processus de transformation s’accomplisse normalement, il ne faut pas l’interrompre par l’ajout de matière « neuve » dans le composter, car il en résulte de nouveau une montée en température qui perturbe le processus de décomposition engagé précédemment.
La transformation est interrompue, et reportée sur la courbe de transformation de la matière qui vient d’être introduite.
Aussi pour obtenir rapidement un compost, il faudra utiliser non pas 1 mais 2 composteurs : le premier destiné à la montée en température (phase thermophile) ainsi que la phase de refroidissement puis le second composteur gèrera la phase de maturation. De cette façon, les champignons, macro-organismes, insectes et vers ne seront pas dérangés et pourront travailler sans interruption dans un milieu qui leur est propice.
Concrètement : vous mettrez vos déchets dans le premier composteur, puis au bout d’un mois environ, vous enlevez par le bas la matière en cours de transformation pour le transvaser dans le second composteur.
MATIERES COMPOSTABLES ET NON COMPOSTABLES :
LE RAPPORT CARBONE /AZOTE
« Il faut faire attention aux quantités de Carbone et d’azote apportés. Pour que le compostage se fasse dans des conditions optimales, le bon rapport Carbone/Azote doit être de 20- 30. »
Les matières carbonées :
Ce sont principalement les déchets bruns, durs et secs : feuilles mortes, la paille, branches broyées, papier, carton.
Les matières azotées :
Ce sont les déchets verts, mous et mouillés : épluchures de fruits, restes de légumes et tontes de gazon.
Chaque élément introduit dans le composteur a un rapport C/A qui lui est propre !!!
La gestion de ce rapport s’avère compliquée.
Dans la pratique, il est préconisé 1 part de vert (azotés) avec une part de brun (carbonés).
Il vaut mieux avoir un peu trop de carbone mais une bonne structure.
QUELQUES MOIS PLUS TARD :
Au bout de 4 à 8 mois, votre compost est prêt à être utilisé. Il est homogène, de couleur sombre, s’émiette facilement et à une bonne odeur d’humus (comme le sous-sol forestier).
Tamisez le pour éliminer les matières qui ne sont pas encore entièrement décomposées.
Un compost à maturité peut être utilisé de 3 manières différentes :
- Comme amendement organique : l’épandre en couche mince (1 à 5 litres par m²), puis l’incorporer au sol superficiellement par binage (sur une profondeur de 15 à 20 cm).
- Comme support de culture : incorporez de la terre à votre compost. En effet, il faut éviter de semer ou de planter directement dans le compost, la majorité des plantes ne le supportent pas.
- Pour les plantes vertes chez soit : préparez un mélange avec 1 /3 de compost et 1/3 de terre et 1/3 de sable pour le rempotage des plantes.
LES OUTILS :
Date : 5 septembre 2015
Photos / texte : Joël