Avez vous un rosier Ghislaine de Féligonde dans votre jardin ?
Si oui, vous le devez probablement à cet homme, André Ève, qui un beau jour des années 80 à commencé à multiplier ces roses un peu perdues, un peu oubliées, et qui ont séduit massivement une clientèle lassée des rosiers modernes, raides, malades, sans parfum.
Là est l’histoire de André.
Et son jardin ? Il jouxte une maison de ville à Pithiviers, dans le Loiret.
Du trottoir rien n’apparaît, on franchit une étroite porte peinte, et André au bout du passage nous accueille avec son légendaire sourire et sa gentillesse non moins légendaire.
Le jardin s’allonge sous le soleil de printemps, les photos seront difficiles à prendre, trop de lumières, mais les roses seront là au rendez-vous.
Pas seulement les roses, mais une profusion de plantes, de vivaces, dans des plate bandes dont l’horizon est à chercher dans la profondeur de la végétation. Ainsi le jardin paraît plus grand.
Qu’y a t’il de si charmant dans ce jardin que les jardinières visitent avec tant de gourmandise, au plaisir d’un homme qui tant séduit par les femmes appelle ses semis spontanés de roses, d’heuchères, de prénoms féminins?
Le rosier Nathalie au coin de la première longue plate bande, le rosier Shérazade qui n’est pas commercialisé mais devant lequel tout le mondes’arrête.
Les heuchères, les delphiniums, les hostas parsèment le pieds des rosiers dans une profusion qui jamais ne paraît brouillonne.
Le tout est contenu par des allées aux formes courbes, rondes aux bordures impeccables, fierté du maître des lieux, qui n’hésite pas à se mettre à genoux pour une petite démonstration impromptue.
Cet homme qui a contribué au renouveau des roses anciennes, ceux qui ont eu les premières pages de listing en main, avant que ce ne soit un catalogue, en ont encore un souvenir ému, à aussi contribué au développement des vivaces sous toutes leurs formes. La rose s’ennuie sans cet accompagnement, à t’il coutume de répéter.
Lorsqu’on lève les yeux, des rosiers grimpants, des lianes soulignent les perspectives.
Certains sont des obtentions de André, les célèbres Suzon, Suzette et Suzie. La cabane au toit végétalisé, supporte un sarmenteux exubérant qui n’a pas de nom, là aussi un semis spontané.
La promenade se poursuit de placesensoleillées en chemin d’ombre légère, si bienvenue, où vont se retrouver reines les fougères et autres jolies plantes d’ombre. Le jardin offre ici une diversité de biotopes étonnante pour cette surface. Et cette diversité appuie les choix de André en terme de culture, il le dit, l’affirme, les plantes n’ont pas besoin de traitements, ça les affaiblit, si elles ne résistent pas, couic … Il transmet le message en douceur et surtout par l’exemple; de ce grand connaisseur de plantes, c’est un message fort.
Quand on a le temps, André n’hésite jamais à offrir le verre du départ près du bassin, où se prélassent quelques ‘grosses’ nonchalantes et moqueuses de toute cette agitation. S’asseoir et contempler, André on s’attarderait volontiers dans cette parenthèse douce, humaine et si chargée des plaisirs verts du jardin. Mais la roseraie de Morailles mise en musique par André nous attend, où l’on retrouve les choix de rosiers et de vivaces de cet homme passionné qui jamais ne s’arrête.
Rapporteur : Mireille Kerloc’h
31 mai 2014
Le Jardin Privé de André EVE
28 Faubourg d’Orléans
45300 Pithiviers
Tél 0238300277
andre.eve@wanadoo.fr