C’est toujours sous un soleil resplendissant que nous rejoignons M. Philippot, président de l’association des Jardins Extraordinaires de Brest. Nous restons en admiration devant cette falaise très colorée, verdoyante, et aussi minérale. C’est un jardin d’acclimatation de 8.000 m² sur quatre terrasses à l’italienne créé en 2019 après une trentaine d’années de passion et de persévérance desquelles aboutit ce merveilleux résultat. Le riche passé botanique de Brest qui, grâce à ces très nombreux voyageurs maritimes, a permis l’arrivée de tant plantes installées à l’hôpital maritime en serre chaude ; mais celui-ci a été détruit en 1944.
Parmi les objectifs : développer l’acclimatation de plantes exotiques à la pointe bretonne dans ce quartier du port de commerce. Grâce aux grands murs qui soutiennent le jardin et grâce aussi à son exposition, les températures avoisinent des températures de zone 10 relevées à Menton et dans la ligne des jardins de Roscoff et de l’île de Batz.
Les différentes terrasses, divisées en secteurs géographiques du monde entier sont composées de plus de 1.600 espèces botaniques provenant de 50% de dons de plantes de pépinières nationales, internationales et de jardiniers privés.

La première étape nous arrête en zone mexicaine et sud des USA où se déploient des palmiers sauges à floraison hivernale, les agaves, les yuccas pour se prolonger en zone Sud-Africaine par les aloès, les pélargoniums, les aéoniums, les palmiers de la reine, les cactus.
Nous passons devant les terrasses à l’italienne où se déploie un gigantesque bougainvillée de 10m de haut et des abutilons, avant de rejoindre la zone chilienne avec des palmiers du Chili plantés depuis 22 ans, des broméliacées et des alstroemères.
Dans la zone humide, les signes d’acclimatation sont très visibles avec les arbres de Noël en Nouvelle-Zélande, les furcraea du Brésil, les sauges, un eucalyptus des Philippines à l’écorce multicolore, les palmiers mexicains, installés dans le coin des murs, plein sud.

Nous regagnons la première terrasse où se découvre une ambiance luxuriante avec un très beau mariage entre le minéral et le végétal de la zone mexicaine avec les clivias, les fuchsias arborescents, les tagètes, les erines.
Puis nous voilà à Madère, aux îles Canaries, avec l’autre étage, parmi les echiums, les géraniums des Canaries, les aéoniums, les laiterons de la Palma, les palmiers des Canaries avant de nous retrouver au 3ème étage devant de beaux palmiers dattiers, de watsonia d’Afrique de Sud, d’amicie du Mexique, de grevillea d’Australie, de beaux protées, d’un noyer du Queensland à côté d’un citron caviar, tout cela agrémenté d’une splendide vue sur la rade de Brest avec le passage des bateaux. Il nous reste à rêver à tous ces botanistes voyageurs qui nous ont rapporté toutes ces beautés.
Voilà la fin de notre voyage sur la terrasse aux agrumes, époustouflante par toutes ses variétés, par la taille et la productivité de ces arbres installés à demeure.

Il nous faut regagner le bas de la falaise et remercier M. Philippot ainsi que les trois bénévoles en plein travail présents pour tout ce que ce jardin atypique nous a apporté de plaisirs et d’émerveillement.
Ce jardin est certainement à revoir afin de suivre son évolution.

Date : 1^er mai 2025
Texte et photos : Hélène

Le jardin est ouvert aux visites le 1er samedi du mois à 15 h et pendant les journées du patrimoine.
Visites guidées uniquement.

Les Jardins Extraordinaires de BrestRue Amiral Troude – 29200 Brest

Nous arrivons à 9h45, heure idéale avant la grande affluence qui commence. Un superbe soleil sur Brest agrémente ce début de promenade accompagné par le chant des oiseaux et le coassement des grenouilles
La rivière, Le Dourguen, est le fil conducteur de cette coulée verte de 30 hectares sur 1,5 km de long.
De la réhabilitation d’une carrière est né ce magnifique vallon encaissé offrant de majestueuses falaises où de nombreux promeneurs, sportifs, curieux, flâneurs profitent de ce havre de paix.
Créé en 1975, ce conservatoire a été le premier établissement au monde consacré entièrement au sauvetage des plantes menacées et agréé en 1990.

Nous montons doucement en profitant de cette belle matinée, les Gunneras sont immenses, le métaséquoia, les chênes, les magnolias ressortent parmi les nombreuses taches blanches des arums et des sureaux en fleurs.
Ce parc à la végétation sauvage tout en restant maîtrisé dévoile de nombreuses variétés : pivoines, jonc de Nouvelle-Zélande, rhododendrons, acers, deutzias, camellias, hortensias grimpants, berbéris, helwingia de Chine, épimédiums, hêtres, sans oublier les nombreux magnolias dont un à feuilles de saule…
Une bergeronnette des ruisseaux fait des acrobaties sur un champ de nénuphars.
Nous arrivons sur le lieu de la fête des plantes qui, en 2024 a drainé 10.000 visiteurs. Nous flânons et profitons pour effectuer nos achats auprès des nombreuses pépinières bien achalandées et superbement installées à l’ombre de grands arbres.

Avant de regagner le parking, comme de nombreuses familles, nous nous installons sur la pelouse le temps de notre pique-nique.

Date : 1^er mai 2025
Texte et photos : HélèneLe Conservatoire National Botanique de Brest (29)
et la Fête des PlantesRampe du Stang-Alar – 29200 Brest

Voici les arbres remarquables du parc présentés sur le document remis par le parc :

1 – Le séquoia géant (Sequoiadendron giganteum), famille de Taxodiacées
Le séquoia géant, pouvant faire 90 m de hauteur, n’atteint pas les records de grandeur du Sequoia sempervirens (120 m dans son habitat d’origine). Il faut noter que 100 graines de séquoia pèsent moins de 1g. Les séquoias géants sont des arbres qui poussent à l’état naturel uniquement sur les contreforts de la Sierra Nevada en Californie, aux USA, où ils sont assez rares. Le nom de Séquoia rend hommage au chef indien Sequoyah (1770-1843) de la tribu Cherokee.

2 –Limonium humile, petite statice, famille des Plombaginacées
Plante protégée au niveau national, annexe 1
Cette petite plante vivace, à la floraison modeste, se rencontre principalement au nord de l’Europe. En France, les botanistes jugent la situation de cette plante extrêmement préoccupante. Les seules populations de cette espèce
recensées en France sont uniquement localisées dans la rade de Brest. Elles sont fortement menacées par une graminée introduite au début du vingtième siècle (Spartina alterniflora) qui envahit inexorablement les vases salées où pousse ce Limonium qui dépérit alors rapidement.3 – Le cyprès-chauve (Taxodium distichum), famille des Taxodiacées
Malgré son nom, cet arbre appartient à la famille du séquoia et non à celle du cyprès. Le cyprès chauve pousse à l’état naturel dans les marécages du sud-est des USA. Pour survivre en ayant la base du tronc en permanence dans l’eau, il développe des racines aériennes, appelées pneumatophores, lui permettant d’assurer sa respiration. A l’automne, ses feuilles deviennent d’un beau brun-cuivré avant de tomber. Son bois est très apprécié en menuiserie car il est réputé pour sa résistance au pourrissement.

4 – Metasequoia glyptostroboides, famille des Taxodiacées
Le Métaséquoia peut être considéré comme un fossile vivant. En effet, cet arbre était connu des botanistes mais sous forme de fossile et l’on pensait que la plante avait disparue de la surface de la Terre depuis des millions d’années. Pourtant, quelques exemplaires vivants furent découverts en 1941 dans une province reculée de Chine. Ses qualités ornementales et botaniques en font une espèce très intéressante pour les jardins.

5 – Le cyprès du Cachemire (Cupressus cashmeriana), famille des Cupressacées
Ce très bel arbre est originaire du Bhoutan, pays situé à l’Est de la chaîne de l’Himalaya. Avec ses rameaux pleureurs et son feuillage bleuté, cette espèce est d’un grand intérêt ornemental. C’est malheureusement une espèce rare en nature, et très peu cultivée car assez délicate : elle est facilement endommagée par le vent et ne supporte pas les longues périodes de chaleur. Le genre Cupressus possède une vingtaine d’espèces, dont la plupart sont rares en nature.6 – Les Fougères arborescentes
Il existe plus de 1000 espèces différentes de fougères arborescentes dans le monde. Elles sont surtout réparties dans les zones tropicales, cependant certaines espèces originaires d’Australie et de Nouvelle-Zélande peuvent être rustiques en zone tempérée. Cyathea cooperi a une croissance plus rapide que Dicksonia antarctica, mais elle est plus sensible au froid et nécessite d’être entièrement protégée en hiver. Les fougères sont des plantes présentes sur Terre depuis plus de 400 millions d’années. Celles qui poussaient à l’âge du Carbonifère, puis qui se sont fossilisées, ont donné naissance au charbon.

7 – Gunnera manicata, famille des Gunneracées
Gunnera manicata est une plante originaire du sud du Brésil. Si elle est cultivée à proximité de l’eau, le développement de ses feuilles peut devenir spectaculaire. A la fin de l’automne, les feuilles des Gunnera sont coupées pour être disposées sur le rhizome afin de protéger les bourgeons des rigueurs de l’hiver. Aux beaux jours, la plante produira de nouvelles feuilles qui décorent si merveilleusement les bords de nos étangs.

8 – Eucalyptus kartzoffiana, famille des Myrtacées
Les Eucalyptus sont originaires d’Australie et de Tasmanie où l’on recense plus de 600 espèces différentes, dont environ 170 sont menacées en nature. C’est malheureusement le cas pour cette espèce originaire de la Nouvelle Galle du Sud, en Australie, dont les populations sauvages sont limitées. Les feuilles de cet Eucalyptus sont riches en produits odorants qui parfument aux alentours lors des chaudes journées estivales.

9 – Les bambous, famille des Poacées
Les bambous sont des graminées (comme le blé) allant de quelques dizaines de centimètres à plus de 25 mètres pour Phyllostachys pubescens. Il existe 70 genres de bambous soit un millier d’espèces. Certains bambous peuvent être acclimatés dans notre région, à condition de les cultiver dans des terrains riches et frais. Les bambous sont des plantes largement utilisées en horticulture, comme matériau de construction, pour fabriquer des ustensiles, des vêtements, ainsi qu’en alimentation.

10 – Les palmiers, famille des Arecacées
Parmi les palmiers que vous pouvez admirer dans le jardin du Conservatoire botanique, vous rencontrerez des spécimens de Phoenix, Washingtonia, Trachycarpus, Butia et Jubea. Jubea chilensis est un palmier remarquable qui peut atteindre 30 m de haut et 5 m de diamètre dans son habitat naturel au Chili. Les spécimens cultivés au Conservatoire botanique ont été plantés en 1976, à partir de graines provenant de sujets cultivés à Lorient.Après un pique-nique sur place, M Patrick Péron nous accueille au Pavillon d’accueil pour nous faire une visite guidée des Serres tropicales: passionnante !

Date : 5 novembre 2024
Texte transmis par le Conservatoire
Photos : Annaïg

Horaires d’ouverture au public : de 9h à 18h (jusqu’à 20h l’été)Jardin du Conservatoire Botanique National de BrestRampe du Stang Alar – 29200 Brest